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culturelle
d'anticipation

Fragment de carte de la France

Newsletter #06

Publié le 30 avril 2024

ÉDITO

Bonjour à tous,

Dans cet édito, nous avons décidé de ne pas parler de FLAASH, mais plutôt de tout ce qui se passe autour. Car la culture d’anticipation est partout, et plus que jamais présente.

Anticipation déjà, quèsaco ? L’anticipation est un mot qui va de l’avant, qui se tourne vers ce qui pourrait arriver, qui vit le futur potentiel, celui de demain comme le lointain. Chaque jour, dans vos gestes quotidiens, dans vos pensées permanentes, conscientes ou subconscientes, vous anticipez.

Pourquoi relier l’anticipation à la culture ? Par son approche littéraire et cinématographique, qui qualifie l’anticipation de véritable genre, très souvent relié à la science-fiction. Très souvent, mais pas que. La science-fiction a tant d’univers à offrir qu’elle ne peut pas plaire à tout le monde. L’anticipation, aussi. Le tout est de trouver le bon dosage propre à chacun, l’équilibre qui vous permettra de vous cultiver - et de potentiellement anticiper - tout en y prenant du plaisir. Mais une règle d’or : oser.

Oser sortir de sa zone de confort, oser explorer des imaginaires différents pour trouver son propre monde, son propre périmètre culturel.

Vous voulez de l’extrême ? Prenez par exemple Neotropolis, un festival complètement fou dans le désert des Mojaves (Californie, États-Unis), où se trouve notamment le Joshua Tree, rendu célèbre sur la pochette d’album du groupe U2 (1987). Neotropolis se présente comme une immersion futuriste totale, un événement hybride qui mélange scène musicale, hacking, jeux vidéos rétro, concours de costumes, expositions technologiques, etc. Le tout avec - c’est écrit noir sur blanc - de l’alcool gratuit (oui oui, vous avez bien lu). Ici, pas de chichi et de conformisme à la sauce Coachella, mais des tenues cyberpunk toutes aussi barrées les unes que les autres. La dernière édition vient de s’achever et peut vous donner un aperçu de ce que la SF a de plus décalé à offrir. Attention, ça passe ou ça casse !

Besoin d’une approche plus douce ? L’exposition « ARABOFUTURS. Science-fiction et nouveaux imaginaires » à l’Institut du monde arabe à Paris du 23 avril au 27 octobre 2024. 18 artistes, vidéastes, photographes, plasticiens, performeurs « s’emparent de l’anticipation et de la science-fiction pour questionner et transgresser sans détours les sociétés d’aujourd’hui et rêver les mondes de demain ».

Quand on vous dit que l’anticipation est partout… À vous de jouer, anticipez !

La rédaction

FLAASH CULTURE — QUELQUES RECOMMANDATIONS

Nous l’avions annoncé dès le départ, FLAASH redonne de la place à l’image et met tous les arts à l’honneur. C’est notamment le cas des illustrateurs, dont ceux spécialisés dans l’univers de la bande dessinée. Que ce soit à travers nos couvertures, nos illustrations intérieures (et détachables pour certaines) ou nos entretiens, nous accordons une attention toute particulière au 9e art.

Aussi, quoi de mieux que de vous proposer une sélection de trois bandes dessinées qui ont marqué nos esprits, tant sur le fond (qualité de l’histoire) que sur la forme (beauté de l’univers graphique) ?

Ugo Bienvenu, Mathieu Bablet et Léa Murawiec : trois pattes, trois esthétiques, trois mondes. Un point commun : FLAASH. Les lecteurs les plus assidus y verront un teasing… La newsletter, c’est aussi ça ;).

BANDE DESSINÉE — Préférence système, Ugo Bienvenu, 2019

BANDE DESSINÉE Carbone & Silicium, Mathieu Bablet, 2020

BANDE DESSINÉE — Le Grand vide, Léa Murawiec, 2021

APPROFONDISSEMENT

La Fin des idoles, Nicolas Gaudemet (2018)

« La Fin des idoles est un roman ludique et noir qui raconte l'effondrement prochain de notre société médiatique. J'ai tenté d’y développer, dans une intrigue à rebondissements, une réflexion originale sur le désir de reconnaissance et sur notre monde envahi d'écrans et de marques. Comment être heureux quand nos désirs les plus primaires sont exacerbés en permanence par les médias, la publicité et les réseaux sociaux ? Ce sujet nous concerne tous. Qui n’a dans ses proches un jeune happé par les écrans, anxieux du regard des autres, obnubilé par les marques ? Rêvant peut-être de devenir un jour célèbre ? Bien sûr Lyne, Paloma, Gerhard, Flavien, Hugo et les autres personnages ne s’accordent pas sur une réponse. Ils se manipulent les uns les autres. Et tenteront peut-être de vous manipuler. À vous de trouver votre propre voie. » Nicolas Gaudemet.

Dans ce roman, neurosciences et psychanalyse s’affrontent pour proposer des réponses inédites. Il n’est évidemment pas nécessaire de connaître ces disciplines pour suivre l’histoire. Depuis sa première parution, La Fin des idoles a eu la chance de recevoir le prix Jules Renard du premier roman et d’être adapté à l’été 2020 en série audio, récompensée par le prix coup de cœur du Festival du Livre Audio et du Podcast.

À la trace, Olivier Tesquet (2020)

« En publiant À la trace début 2020, j'ai voulu loger dans un livre dix ans d'obsessions autour des questions de surveillance, en espérant leur offrir une autre résonance et les ancrer dans le temps long. C'est un drôle de verbe, surveiller : littéralement, observer avec attention. À quel moment le regard porté sur nous, qu'il soit public ou privé, est-il abusif, paralysant, dangereux ? Parce que la technicisation de nos environnements nous isole et nous rend vulnérables, on a fini par se dire qu'on n'avait « rien à cacher ». Comme une forme d'abdication, un consentement arraché. Je suis persuadé que nous devons au contraire résister à cette tentation de la reddition. Mais pour en être capables, encore faut-il savoir ce qu'est la surveillance contemporaine, comment elle se manifeste, qui la finance, qui la construit, qui la déploie, et à quelles fins. C'est pour ça que j'ai retenu cette terminologie de « territoires » dans le sous-titre du livre : un peu comme dans ces jeux vidéo en monde ouvert, il s'agit de révéler progressivement la carte à mesure qu'on l'explore. » Olivier Tesquet.

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