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Fragment de carte de la France

Newsletter #08

Publié le 28 mai 2024

ÉDITO

Bonjour à tous,

J-8 avant la sortie de notre prochain numéro. Un numéro 03 très attendu que nous avons hâte de vous dévoiler. Pourquoi ?

Pour son thème d’abord, celui du cycle de vie via l’intégration des technologies dans trois phases : la natalité, la vie et la mort. De la procréation de demain aux utérus artificiels, de la lutte contre le vieillissement aux robots compagnons, en passant par la vie éternelle et le numérique après la mort, rien n’est jamais trop futuriste lorsqu’il s’agit de défier notre existence dans le temps.

Pour sa période ensuite, car l’été est le moment idéal pour se plonger dans la lecture et s’évader davantage. Ça tombe bien, le numéro 03 vit d’amour et d’eau fraiche (ou presque) et vous propose des contenus iodés et décalés pour vous projeter toujours plus loin entre deux plages.

Pour ses invités enfin, et pas n’importe lesquels. Oui, lesquels au pluriel. Ce numéro 03 voit double et a l’honneur de recevoir deux personnalités hors du commun, liées entre elles de longue date : Alain Damasio et Rone. D’un côté, le maître de la science-fiction. De l’autre, le musicien à succès. D’un côté, l’auteur le plus prisé ces dernières semaines. De l’autre, le compositeur le plus en vogue ces derniers mois.

En avant-première, cette newsletter vous propose un extrait de l’entretien d’Alain Damasio, dont les propos ont été recueillis par Léonard Desbrières, journaliste et critique littéraire, passionné de littérature de l’imaginaire, et les photographies prises par Sarah Witt.

Un moment passionnant que nous avons vécu avec un Alain Damasio passionné, en plein marathon médiatique pour la sortie de Vallée du silicium. La rencontre a eu lieu dans un bar. Pour la petite anecdote, Alain fait partie de ces auteurs qui ne passent plus incognito. Plusieurs clients le reconnaissant ont filé à la librairie d’à côté pour acheter son livre et le faire dédicacer. Et ils ne sont pas les seuls, à bon entendeur…

La rédaction

FLAASH CULTURE — QUELQUES RECOMMANDATIONS

La bande dessinée vit de très beaux jours. Preuve en est : du 29 mai au 4 novembre, le Centre Pompidou dédie une grande exposition au 9e art et fait dialoguer, pour la première fois en France, les trois épicentres de la BD : la création européenne, les mangas asiatiques et les comics américains.

Outre la bande dessinée, le livre illustré. Ce dernier s’intègre de plus en plus dans nos salons et nos bibliothèques.

Plusieurs talents y ont d’ailleurs mis leur empreinte dans les différents numéros de FLAASH, et certains (Étienne Chaize, Guillaume Chauchat, Donatien Mary, Léa Murawiec, Simon Roussin, Clément Vuillier) se regroupent autour d’une maison en particulier : Éditions 2024. Leur but : « créer un catalogue de livres illustrés et de bandes dessinées, accompagner des démarches d’auteurs cohérentes, et soigner la fabrication des livres ».

Une ligne directrice cohérente et appréciée par FLAASH qui vous propose une sélection pour découvrir ou redécouvrir un format particulier de livre, esthétiquement pur et purement esthétique.

LIVRE — Helios, Étienne Chaize, 2016

LIVRE — L’année de la comète, Clément Vuillier, 2019

EXPOSITION — Bande dessinée, 1964-2024, Centre Pompidou, 2024

EXTRAIT

Cinq ans après Les Furtifs, le boss de la science-fiction française Alain Damasio revient avec Vallée du silicium, un recueil de chroniques tire de son pélerinage à La Mecque du numérique : la Silicon Valley. Loin du réquisitoire au lance-flammes, ce voyage d’un technocritique au pays du prophète Apple, du mythe de l’homme augmenté et des monstres dopes à l’IA est une incroyable réflexion sur la place de l’humain dans le monde qui vient.

Vallée du silicium est un projet a part dans votre œuvre. Comment le livre est-il ne ?

C’est un coup de bol. Une sollicitation comme j’en ai plein. Parfois, on t’invite à des conférences au Costa Rica et tu refuses parce que tu ne veux pas cramer ton bilan carbone pour deux heures de discussion. Là, Juliette Donadieu, qui était a l’époque directrice de la Villa Albertine de San Francisco et qui est aujourd’hui à la Gaité Lyrique, me proposait une immersion d’un ou deux mois sur place pour inaugurer une nouvelle résidence d’auteurs. J’ai dit oui tout de suite parce que c’était une occasion unique de me rendre dans la Silicon Valley et de pouvoir rencontrer ceux qui pensent et conçoivent le monde de demain.

Pourtant, vous n’êtes pas vraiment du genre à adhérer au rêve américain ?

Je suis très français la-dessus, je dirais que j’ai une fascination ironique pour les États-Unis. Pour moi, ce pays est raciste, sexiste, totalement inégalitaire mais je lui reconnais une qualité incroyable : cette capacité a renaitre de ses cendres. Au milieu des années 1990, c'était le déclin de l’Empire américain mais la Silicon Valley est venue tout rebooter. En tant que romancier, je suis aussi fasciné par leur rapport accessoire au réel. C’est l’Empire du fake. Là-bas, c’est la fiction qui prime, « Fake it until you make it » comme ils disent.

La Silicon Valley, c’est le décor ultime pour un écrivain de SF ?

Tu te fais un trip, tu as l’impression de visiter des lieux de culte, tu espères presque l’épiphanie. Mais quand tu te rends à Palo Alto ou Mountain View, c’est d’une fadeur absolue. Tu es obligé de surinvestir l’aspect fictionnel pour pouvoir trouver de l’épaisseur. Il n’y a pas d’épicentre. C’est fou de se dire que le monde qui nous dirige n’a pas de centre. C’est un non-lieu. Tout est une question d’état d’esprit. Quand tu rencontres certaines personnes, là, tu as l’impression de toucher quelque chose. Le génie de l’IA Gregory Renard ou l’homme augmenté Arnaud Auger. Quand il retire sa bague bourrée de capteurs, je me dis putain, mais c’est Les Furtifs. Je suis dans un de mes livres. (…)

La suite de l’entretien est à retrouver dans FLAASH N°03 - Cycle de vie - Été 2024.

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