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Fragment de carte de la France

Newsletter #16

Publié le 17 septembre 2024

ÉDITO

Bonjour à tous,

C’est la rentrée des grands chantiers.

Chantier 01 : la sortie de FLAASH N°04 consacré à l’IA. Il est désormais partout : en tête de gondole des gares, dans les rayons des librairies, sur les tables de nuit de vos voisins et, on l’espère, sur la vôtre aussi. Si ce n’est pas encore le cas, ça se passe ici.

Chantier 02 : la mise en ligne d’une étude lecteur. Après un an et quatre numéros hauts en couleur, il est temps de vous donner la parole. Quel lecteur FLAASH êtes-vous ? Qu’attendez-vous des prochaines parutions ? Dites-nous tout en cliquant sur le précieux questionnaire. Mieux vous connaître pour mieux vous comprendre : tel est l’objectif !

Chantier 03 : la mise en place d’un programme ambassadeur FLAASH. Un programme inédit et limité qui vous donnera accès aux numéros et à des informations exclusives pour vous permettre de valoriser la revue auprès de vos propres communautés sur les réseaux sociaux. Toutes les informations sont à retrouver très bientôt sur notre Instagram et notre page LinkedIn.

Chantier 04 : la préparation des prochains FLAASH, notamment le numéro 05 sur le thème des pénuries. Un élément en moins et tout fout le camp paraît-il… Alors avant que tout ne manque, continuons de construire l’aventure FLAASH ensemble !

La rédaction

FLAASH CULTURE — QUELQUES RECOMMANDATIONS

Cet été, nous vous avions présenté l’un des grands faiseurs d’imaginaire de notre temps : Haruki Murakami. Son oeuvre complète est si vaste qu’il pourrait vous accompagner durant des années. Pourtant, c’est une autre plume japonaise qui semble avoir votre faveur en ce moment, et que nous aimons tout autant : Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature en 2017.

Nous l’aimons pour sa faculté à parler du futur au passé et au présent. Ses romans marient les ingrédients de demain avec les souvenirs d’hier. Auprès de moi toujours (2005), adapté au cinéma sous le titre Never Let Me Go (2010), en est l’illustration la plus connue.

Nous l’aimons pour son rapport au temps, son ode au respect, son invitation à la lenteur. Ses livres sont empreints d’une délicatesse rare, y compris pour affronter des thématiques familiales difficiles ou des contextes tragiques d’après-guerre.

Nous l’aimons pour ses influences variées, de Margaret Atwood à Marcel Proust, en passant par Fiodor Dostoïevski, qui se retrouvent dans ses ouvrages et qui font de lui un romancier de son temps.

Si Les Vestiges du jour (1989) reste le plus reconnu, nous préférons vous orienter sur trois recommandations plus discrètes mais non moins puissantes : le délicat Lumière pâle sur les collines (1982), le charmant Un artiste du monde flottant (1986) et le futuriste Klara et le Soleil (2021).  

LIVRE — Lumière pâle sur les collines, Kazuo Ishiguro, 1982

LIVRE — Un artiste du monde flottant, Kazuo Ishiguro, 1986

LIVRE — Klara et le Soleil, Kazuo Ishiguro, 2021

EXTRAIT

L’invité — Dr Luc Julia

Ingénieur spécialisé dans l’IA, Cocréateur de l’assistant vocal Siri, Directeur scientifique chez Renault, Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’ordre national du Mérite, Auteur de L’intelligence artificielle n’existe pas (2019)

Dis Siri, qui t’a inventé ? L’assistant vocal vous répond « Apple en Californie », FLAASH vous précise « Dr Luc Julia, cocréateur et dépositaire des brevets en 1997 avec Adam Cheyer, avant que leur entreprise ne soit rachetée par Apple en 2010 et que Siri ne devienne l’IA d’aujourd’hui ». Ingénieur de formation, titulaire d’un doctorat en informatique, Luc Julia s’est formé en France avant de partir pour les États-Unis et d’imprégner les plus grands esprits de la Silicon Valley. Passé par le MIT, SRI International, HP, Apple et Samsung, il est désormais directeur scientifique chez Renault. Mondialement reconnu pour son expertise en matière d’IA, il déconstruit chaque jour les pensées alarmistes sur le sujet et argumente en faveur des technologies innovantes. Rencontre avec celui qui pourrait bien vous embarquer la-dedans.

[…]

Si vous pouviez améliorer l’efficacité de l’une de ces IA, laquelle choisiriez-vous ?

La capacité énergétique. Les IA, et notamment les IA génératives, sont des aberrations écologiques : le nombre de données qu’elles utilisent, l’énergie nécessaire à la création de modèles et l’électricité pour l’inférence (l’utilisation). Dix commandes de ChatGPT prennent un litre d’eau. Aujourd’hui, si je fais autant de requêtes ChatGPT que de requêtes Google, je n’ai pas assez d’électricité dans le monde. Quand j’entends des boites comme Microsoft qui disent qu’elles devraient peut-être mettre des centrales nucléaires à coté de leurs data centers, on marche sur la tête.

Face a ces IA trop gourmandes, il faut être plus frugaux selon vous. Est-il temps de faire un régime ?

Oui, clairement. Les IA sont devenues trop accessibles avec ChatGPT et depuis, on fait tout et n’importe quoi à travers ce prompt. D’un coté, c’est magnifique : tout le monde peut les utiliser. De l’autre, il y a un problème : tout le monde peut les utiliser. On surconsomme et chaque requête coute à l’humanité. Il est donc primordial que les nouvelles IA soient plus frugales.

À quel horizon ?

Quelques labos travaillent dessus, mais je ne suis pas Elon Musk, je ne veux pas balancer une date inutile. Je dirais que de nouvelles IA vont apparaitre dans les cinq prochaines années.

Si vous pouviez en concevoir une, sur quelle fonctionnalité porterait-elle ?

Je pratique l’IA depuis 30 ans et je ne cesse de répéter qu’il faut en faire de manière raisonnée, pour des applications qui vont servir. Dans la médecine, par exemple, pour la détection de cancers. Dans les transports aussi, afin d’aider les populations qui vieillissent notamment. Et je ne parle pas de la voiture autonome qui ne viendra jamais, mais bien d’une voiture qui pourrait être beaucoup plus sûre. Il faut savoir que les IA embarquées dans la sécurité de la voiture pourraient diminuer de 90 % les accidents de la route. Dans la maison, enfin. J’ai 219 objets connectés chez moi qui parlent entre eux pour pouvoir rendre la vie de ma famille meilleure. Elles pensent à faire des choses qui nous économisent de l’électricité, qui nous rendent autonomes sur certains aspects. En bref, les IA pour sauver des vies oui, les conneries d’aujourd’hui, comme les jeux qui ne servent à rien sinon consommer, non.

Vous m’avez devancée. J’allais vous demander : l’IA dans votre vie de tous les jours, c’est quoi ?

J’ai plusieurs petits moteurs qui orchestrent mes 219 objets connectés, en ayant la connaissance des habitudes des membres de ma famille. Si ma femme, qui est américaine, s’assit sur le canapé, la chaine CNN se met automatiquement. Si c’est moi, un Français aimant avoir l’actualité en France, c’est France 24. Plus généralement, lorsque je rentre du travail, 35 objets connectés se mettent à travailler ensemble, dont l’aperitif thing qui me met chaque soir dans les conditions et les pressions les plus optimales pour prendre l’apéro. J’ai aussi 53 fenêtres, avec des volets qui se ferment automatiquement en fonction de plein de paramètres. 53 volets à fermer chaque jour, cela me ferait perdre 24 minutes. Je préfère les mettre dans autre chose.

[…]

La suite de cet entretien est à retrouver dans FLAASH N°04 - IA - Automne 2024 : en vente en presse, en librairie et où que vous soyez (France, International) sur notre site.

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